Journaliste02Selon le dernier bulletin de la coordination nationale de la sécurité alimentaire les conditions de disponibilité et d’accessibilité alimentaires devraient s’améliorer, à la faveur des récoltes en cours et de la stabilité du niveau des prix des produits alimentaires de base durant la période allant de Janvier à Juin de l’année en cours. Une amélioration qui pourrait ne pas être valable pour plusieurs régions du pays dont les communes des Gonaïves et Anse-Rouge en raison de la situation de sécheresse qu’ont connu ces régions, a indiqué le bulletin de la CNSA commenté par le Directeur Départemental de l’Agriculture de l’Artibonite l’Agronome Edie Charles.

Représentant le grenier principal de toute la république il y a une vingtaine d’année, le département de l’Artibonite est aujourd’hui l’une des régions où la population fait face à de sérieuses difficultés du point de vue de la sécurité alimentaire. Avec ses cinq sections communales, la commune des Gonaïves compte de nombreuses poches d’insécurité alimentaire qui méritent des interventions urgentes, reconnait l’Agronome Charles.

Chargé de liaison entre programme PIA et la direction Agricole dans le département, l’Agronome Montrose Paul croit qu’il y a une possibilité d’amélioration dans la commune d’Anse Rouge moyennant une gestion efficace de la saison pluvieuse par les autorités régionales de l’agriculture.

Participant à une conférence débat organisée par le réseau de journaliste contre la faim en Haïti autour du problème de l’insécurité alimentaire dans le haut Artibonite, la responsable de l’association pour le développement national prône le retour aux  pratiques de solidarité entre les paysans. Ce qui a son avis, permettra d’améliorer les conditions de vie des habitants.

La situation n’est pas différente dans la localité de petite rivière de Bayonnais, qui en dépit de ses multiples potentialités  agricoles n’arrive pas à nourrir convenablement ses filles et ses fils. Des problèmes dus au mépris de cette localité par les autorités gouvernementales, regrette Jean Baptiste Blaise.

Faute d’une réelle prise en charge des habitants par les autorités, les agriculteurs ont recouru à la production de produits dont le coût n’est pas trop élevé, mais qui ont des conséquences néfastes sur l’espace de production, déplore Monsieur Blaise.
Pour sa part le président de plateforme des organisations des planteurs de la commune des Gonaïves dénoncent la nonchalance des responsables Gouvernementaux qui dit-il, n’ont aucun plan de développement pour la plaine de l’Artibonite. Les Pompes d’irrigation installées depuis près de 40 ans sont tombées en panne. Sur un total de 39, seulement 14  sont en fonction, selon Joanème COMPERE.

Des informations démenties par le directeur départemental qui affirme que plus 24 pompes sont en marche au niveau de la plaine des Gonaïves. L’Agronome Edie Charles reconnait toutefois que la gestion de ce matériel laisse à désirer. Une situation due au fait que les planteurs n’ont pas encore compris la nécessité de collaborer dans le processus de gestion de ces engins.
L’augmentation des pompes à essence est une étape importante, mais insuffisante pour le développement de l’agriculture dans le haut Artibonite, selon la coordonatrice  de l’association pour le développement national. Pour Eveline Marcélus, le développement du secteur passe pas une réellement prise en charge des agriculteurs par les responsables Gouvernementaux.
Une thèse corroborée par le directeur départemental Edie Charles qui ajoute le problème de la disponibilité des intrants et le dysfonctionnement des matériels devant faciliter la production.
En plus de la désuétude du système agricole, il y a aussi et surtout le problème lié au mauvais état de la grande majorité des routes reliant les villes aux grandes zones de production, ajoute Elmie Pierre.
Lors de cette conférence débat, certains agriculteurs s’en prenaient également aux agronomes qui à leur avis ont failli à leur mission.

Des accusations rejetées par l’agronome Robenson Dorival Arismat pour qui le problème de l’insécurité alimentaire réside dans l’absence d’un plan de développement tenant compte de la réalité des principales zones de production.
Avis partagé par l’Agronome Castin Dupuy qui estime que le dossier de l’insécurité alimentaire ne saurait être résolu dans la stigmatisation. Aucune société ne peut prétendre au développement sans l’élaboration de lois régissant le fonctionnement du secteur agricole, martèle Monsieur Dupuy. Pour sa part, l’agronome Robenson Dorival Arismat invite tous les agriculteurs à s’unir avec les professionnels de ce secteur en vue de permettre au département de l’Artibonite de reprendre sa place dans de leader dans la production nationale.

Au niveau de la direction départementale de l’Artibonite l’on continue de réfléchir sur le meilleur moyen devant permettre d’augmenter la production agricole dans la région. Des intrants agricoles seront distribués aux agriculteurs, a fait savoir l’agronome Charles qui se dit toutefois contre toute logique d’assistanat.
La responsable du département d’exportation du magasin AGRO-SERVICE qui avait assisté à cette rencontre se félicite de la mise en place du réseau de journaliste contre la faim. Un outil qui selon elle, pourrait faciliter la communication entre les différents acteurs du système, a fait savoir l’agronome Ena DERENONCOURT.
Pour pallier la situation alimentaire à laquelle pourrait faire face plusieurs régions du pays, plus de 864 millions gourdes devrait être investies dans le secteur par le ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural en vue d’appuyer les agriculteurs dans la production de certaines cultures telles le maïs, le riz, le haricot entre autres. Des intrants seront également distribués aux planteurs. Cet investissement permettra de créer près de 100.000 emplois dont 65.000 en milieu rural selon le ministère de l’agriculture cité dans le bulletin de la CNSA. Reste a savoir si ces investissements toucheront les secteurs véritablement concernés.

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