L’année agricole 2014, caractérisée par une saison de printemps très difficile, se présente en contraste avec l’année
2013 dont le printemps et le reste de l’année ont été favorables du point de vue climatique. Il y a des similitudes
entre l’année 2014 et l’année 2012 du fait qu’une longue sécheresse a sévi pendant le printemps. Le secteur a subi
aussi l’impact du vote tardif du budget limitant les interventions du Ministère de l’Agriculture. La production 2014
est de 38% inférieure à l’année 2013-2014 en Tonnes Equivalents Céréaliers (TEC).
Pourtant, il y a eu des pluies en février-mars permettant des semis un peu partout sur le territoire (Sud, Sud-est,
Grand-Anse, Artibonite, Nord, Nord-ouest) conduisant à une bonne production pour le mais, le haricot. Les
premières récoltes de tubercules furent bonnes. Puis, s’installe la sécheresse de mai-juin qui a affecté les plantations en fonction de leur date de semis. Les principales productions se trouvaient à un stade critique : floraison,
remplissage de grain, tubérisation). D’un autre côté, les pluies sont arrivées tardivement sur les parties basses du
Centre, les Nippes, l’Ouest, le Nord-est et sur les zones côtières. Les assolements sont réduits et les semis sont
établis progressivement en juillet, août et septembre.
En juxtaposant l’année fiscale 2013-2014 avec l’année agricole 2014-2015, le PIB agricole devra subir une baisse
sensible du fait que les premières récoltes issues des semis de février-mars, avril et mai sont faibles. Par contre, les
efforts coordonnés par le Ministère de l’Agriculture au cours des mois de septembre, octobre et possiblement
novembre peuvent influencer le niveau de la production de l’arrière saison (octobre à février/mars) qui couvre les
deux premiers trimestres de la nouvelle année fiscale octobre 2014-septembre 2015. La sécheresse subie peut être
associée à l’aléa climatique El niño. Cependant, les pluies étaient plus ou moins régulières d’août à octobre.
La superficie assistée a augmenté dans le nord, le nord-est et le sud avec la présence de plusieurs projets mais la
sécheresse a sapé les efforts consentis.
A côté de la sécheresse, les facteurs limitants de la saison de printemps 2014 sont d’ordre structurel: le faible
rendement du matériel végétal qui date des années 1970-80, la faible fertilité des sols, les faibles ressources du
producteur pour compléter les subventions reçues, la faible productivité du travail.
Les parcelles les plus productives sont celles qui ont adopté des techniques agro-écologiques : des cultures associées
en densité raisonnée, des rampes de paille augmentant la fertilité et l’humidité du sol, le contrôle de l’érosion,
l’entretien de la parcelle.
La production des fruits est très performante et a permis des compensations sur les pertes des cultures annuelles.
L’arbre véritable, l’arbre à pain, les mangues, l’avocat, le chadèque, le grenadia ont une bonne performance.
Les résultats de la campagne agricole 2014 ont été présentés et commentés le 29 septembre 2014 au Ministère de
l’Agriculture à la conférence des directeurs départementaux et le 2 octobre 2014 à la réunion du GTSAN à la CNSA.